La posture peut se définir par le positionnement des différentes articulations du corps dans l’espace. Elle se fait par intégration d’informations qui vont aboutir à une réponse globale d’adaptation musculaire qui répond à des impératifs :
Règle de non douleur
Économie d’énergie et équilibration du centre de gravité
Préservation de la communication avec le milieu environnant
Respect de la génétique

Elle n’est pas un équilibre figé, mais dynamique qui permet le réajustement permanent pour tenir en position érigée (lutte contre la pesanteur) et assurer des appuis stables nécessaires aux mouvements. Afin d’assurer cette adaptation permanente, le corps est en recherche d’informations. Celles-ci viennent de l’environnement extérieur (informations sensorielles, extéroceptives) mais aussi de l’intérieur du corps (informations intéroceptives, émotives).

 

Économie d’énergie et équilibration du centre de gravité

En position statique, le corps se comporte comme un pendule inversé, les pieds sont fixes et le corps oscille autour. Les stratégies d’équilibration se font par oscillations à partir de deux points : les chevilles et les voûtes plantaires.

Tout écart de cette position d’équilibre fait apparaître des contractures de rééquilibrations. Et la contraction musculaire consomme de l’énergie. Donc plus une posture impose un centre de gravité du corps éloigné de la verticale, plus cela consomme de l’énergie pour tenir cette position.

De plus, les muscles ont une physiologie en rapport avec leur rôle biomécanique et leurs attaches sur le squelette. Si, pour une posture, le corps doit utiliser des muscles dont ce n’est pas le rôle premier, le maintien de la position va être beaucoup plus couteux en énergie et va vite épuiser ces muscles.

Règle de non douleur

La recherche d’indolence est certainement une des priorités de la posture humaine. La douleur est le signal d’alarme du corps, elle est donc prise très au sérieux. Le cerveau va faire au mieux pour éteindre la sirène grâce à des schémas réflexes et des postures de protection (ex : une douleur à la main va entrainer le repli du membre supérieur vers  le tronc – position pliée en avant pour calmer des douleurs au ventre)

Heureusement pour nous, le corps peut aussi réagir avant la douleur. Il va mettre en place un schéma antalgique, sans que nous en ayons conscience, autour d’une zone à protéger. Souvent ce n’est que lorsque le corps ne trouve pas, ou n’a plus, de solution que la douleur est ressenti : « j’ai essayé mais je n’y arrive plus ! »

Le schéma de protection ne doit pas être combattu mais compris comme une tentative de résolution de la souffrance. Plus le corps se tord, plus il se défend en fait. La déformation est une protection qu’il met en place.

Préservation de la communication avec le milieu environnant

Pour interagir avec le milieu extérieur, une personne doit obtenir des informations fiables pour les interpréter, les analyser et apporter une réponse adaptée et performante. Pour cela, les organes des sens sont indispensables. La vue, l’équilibre, l’appui au sol, la proprioception sont les moyens essentiels pour appréhender le monde. Une des priorités du système nerveux est d’ajuster au maximum la cohérence des informations provenant de l’ensemble des capteurs.

Les capteurs principaux de la posture sont : l’œil, l’oreille interne et la voûte plantaire. Le regard et les canaux semi-circulaires (oreille interne) sont en priorité mis à l’horizontal. Le pied, quant à lui, va rechercher un maximum d’informations par un appui au sol le plus correct possible.

Le corps prend aussi en compte les informations venant des capteurs articulaires. Pour assurer un équilibre global, le tonus musculaire est perpétuellement réajusté en fonction des positions et des mouvements des membres et du tronc. Les capteurs sensitifs (toucher, température, vibration, douleur) sont aux aussi utilisés pour s’adapter aux contraintes externes et internes.

 

Grâce aux informations transmises par notre corps, le système nerveux coordonne une réponse musculaire globale qui va permettre de tenir l’équilibre en consommant le moins d’énergie possible, avec le moins de douleurs possible et de capter au mieux les informations extérieures. Tout cela en tenant compte des possibilités du corps humain.

 

 

Traité d’analyses posturales de compensations neuro-motrices – Wilfrid Delamer

Les chaînes musculaires, Tome II – Léopold Busquet