Andy Booth souhaite que tout ce savoir apporté par l’éthologie serve de base à l’équitation. Que les connaissances qui sont appliquées par ceux qui pratiquent la même approche que lui ne soient pas seulement des techniques mais deviennent des principes. Il interroge les traditions équestres au regard des connaissances scientifiques actuelles. Par exemple, on voit souvent des cavaliers « récompenser » leur monture par de grandes claques sur l’encolure. Mais, pour un animal capable de sentir une mouche se poser sur lui, est-ce vraiment agréable de recevoir ces claques ? De même, un cheval a une bouche très sensible, il est capable de trier des brins d’herbes. Est-il correcte de mettre autant de contraintes sur un mors alors que de petits changements de pression sont tout à fait perceptibles par un cheval ?
Dans ma pratique, je me rends compte que beaucoup de personne considèrent leur corps comme un objet détaché d’eux, qu’il faut combattre ou faire taire. Leur corps est un instrument qui leur sert à déplacer leur cerveau, à se faire valoir et à se montrer. Pourtant, il y a tellement d’autres possibilités à explorer, que la locomotion et le paraître. Pour moi, cela n’a aucun sens ! Le corps est ce qui nous permet de vivre dans la réalité physique de ce monde. Lorsqu’il y a un inconfort biomécanique ou émotionnel chercher à juste cacher la douleur par des médicaments, ne règle pas le problème. Si le problème n’est pas chimique, la solution durable ne l’est pas non plus. C’est comme couper la sirène des pompiers : ça fait moins de bruit, mais ça n’éteint pas l’incendie! La douleur est un signal d’alarme, elle a son utilité. Un blocage articulaire est une protection. La peur maintient une vigilance.
Un muscle ne décide pas d’arrêter de fonctionner pour nous embêter : c’est que quelque chose l’empêche de tenir son rôle physiologique. Une inflammation ne se déclenche pas pour rien, c’est qu’un tissu est en souffrance. Une posture douloureuse ne se met pas en place pour nous punir d’une mauvaise hygiène de vie : c’est qu’une protection a dû être mise en place. Un comportement limitant n’est pas une fatalité : c’est qu’il a été mis en place et utile pour la personne à un moment donné.
Il n’y a pas de SAV, pas de deuxième corps disponible en remplacement pour cause de mauvaise utilisation.
Je souhaiterais que les prises en charge des soignants, des thérapeutes, des accompagnants évoluent. Il n’est plus possible de proposer des protocoles « bons » pour tous. D’utiliser des techniques qui physiologiquement vont à l’encontre du fonctionnement global de notre corps. J’aimerais que tout le monde considère son corps comme un allié, sa posture comme un indicateur, son comportement comme un tout qu’il faut apprendre à connaître et à utiliser pour atteindre ses objectifs.
« Plus de sécurité, plus de plaisir, plus de performance »
Laisser un commentaire